EN RÉSUMÉ
L’expédition en quelques mots
Le voyage au Mexique a duré un mois à travers toute la Basse Californie. Cet endroit unique a été décrit par le commandant Cousteau comme « l’aquarium du monde » mais là-bas aussi la biodiversité disparait. Dans une zone à fort potentiel environnemental mais aussi touristique, de nombreux projets travaillent à une meilleure préservation.
LES PROJETS
Pelagios Kakunja
Partage du quotidien d’une équipe de l’ONG pour faire différents relevés scientifiques sur les populations de requins. Une semaine intense entre plongées, observations terrestres et nuit en mer pour voir les différentes méthodologies utilisées qui contribuent à la recherche sur cette zone d’exception.
Whaleshark Mexico
Suivi des travaux du Docteur Deni Ramirez pour la protection des requins baleines dans la baie de La Paz. Whale Shark Mexico propose un suivi scientifique pour aider le gouvernement à la mise en place de règles strictes, et une sensibilisation du grand public.
Pelagic Safari
Sortie en mer au large d’une des villes les plus touristiques de la Basse Californie pour voir l’importance de l’écotourisme. Une journée intense au milieu des dauphins et baleines pour comprendre pourquoi un tourisme responsable est primordial pour la protection des espèces.
Nakawe
Expédition au large de Bahia Magdalena avec Regina Domingo et une équipe de professionnels pour créer des contenus de sensibilisation sur la protection des espèces marines emblématiques mais menacées, comme le marlin rayé. Une aventure hors des sentiers battus pour voir le potentiel d’une activité d’écotourisme sur la zone.
L’ÉQUIPE
L’EXPÉDITION EN DÉTAILS
The Blue Quest au Mexique
Un peu plus d’un an après le Mozambique, et beaucoup de remises en question, The Blue Quest retourne sur le terrain ! L’idée est toujours la même : partir à la rencontre de projets de protection marine pour mettre en avant leurs actions et les personnes qui y travaillent.
Cette fois-ci je serai justement accompagné de Jérôme, qui est réalisateur professionnel, pour créer les plus beaux contenus.
On part au Mexique et plus précisément en Basse Californie. J’avais toujours rêvé d’y aller en écoutant les histoires de mon père qui y avait vécu il y a de ça 40 ans.
Cette langue de terre aussi longue que l’Italie et qui avance sur le Pacifique est séparée du Mexique par la mer de Cortez. C’est un lieu mondialement connu pour l’abondance de sa faune marine, à tel point que le commandant Cousteau l’avait surnommé « l’aquarium du monde ». Mais cet endroit magique est touché de plein fouet par la perte massive de la biodiversité.
Des hommes et des femmes luttent au quotidien avec différentes approches pour préserver cette zone unique, et c’est eux que je suis venu rencontrer.
Il m’a fallu plus de 8 mois pour préparer cette expédition, rassembler les fonds nécessaires et trouver les projets à rencontrer. Justement, ils ont tous en commun de près ou de loin la protection d’un animal qui me passionne : le requin.
Nous allons passer un mois sur place. Avec le recul je me rends compte de la chance inouïe que nous avons eu, tant pour ce que nous avons pu voir sous l’eau que pour les personnes uniques rencontrées. C’est ce que je veux partager avec vous !
Arrivée sur place
Le départ s’est fait de Marseille et le voyage a été long. Le but est de rejoindre La Paz, la capitale de l’état de la Basse Californie du Sud.
Après une bonne journée de voyage avec différentes compagnies, et une nuit à Mexico, nous arrivons le matin à La Paz. Il fait beau et chaud, c’est un plaisir après avoir quitté le temps français du mois de novembre !
A peine arrivés à l’aéroport nous sommes récupérés par Esther. Un ami l’avait rencontré lors d’un road trip en vélo et nous a mis en contact. Esther est biologiste marin spécialisée dans les baleines à bosses. C’est grâce à elle que notre expédition a été possible car elle m’avait mis quelques mois avant en contact avec différents projets.
Esther nous amène chez elle pour un petit déjeuner local qui nous met directement dans le bain ! Avec sa colocataire elles sont en train de préparer l’autel pour el Dia de los Muertos, la fête des morts, un des jours les plus important de l’année. Nous sommes arrivés au bon moment.
Le soir, nous allons en ville pour participer aux festivités. Dans toutes les rues des autels ont été installés à la mémoire de personnes disparues, connues ou inconnues, pour leur rendre hommage. On trouve aussi bien l’épicier du quartier que Bob Marley, le tout dans une ambiance très festive.
Je n’avais pas d’idée précise sur la sécurité en Basse Californie. Ce qu’on voit dans les informations depuis la France à propos de la violence et des cartels fait réfléchir. Mais Esther nous a vite rassurés en nous montrant la ville. Et nous avons pu le vérifier pendant le mois que nous avons passé à sillonner la Baja. A part quelques contrôles de police assez fermes, nous n’avons eu aucun sentiment de danger, nulle part.
Rencontre du premier projet
Le lendemain nous avons pu visiter La Paz. C’est une ville très agréable avec un beau front de mer, el Malecon. C’est la capitale administrative de la Basse Californie du Sud et c’est là que nous avions rendez-vous avec le premier projet : Pelagios Kakunja
James Ketchum et Maurisio Hoyos ont créé cette ONG pour mener des recherches scientifiques sur les requins afin d’en assurer la meilleure protection possible. Je rejoins James au siège. Il m’en dit un peu plus sur leur travail même si nous en avions bien parlé par Skype.
Il s’agit d’une des plus grosses organisations mexicaines de recherche sur les requins et grand pélagiques. C’est aussi la seule à travailler avec des requins vivants. Leur travail consiste à effectuer des relevés scientifiques divers sur plusieurs zones sensibles au Mexique. Les données collectées servent à la mise en place d’aires marines protégées permettant la protection des espèces. Ils ont par exemple pris part à celle de Revillagijero, la plus grande aire marine protégée d’Amérique du Nord !
Ils ont plusieurs zones de travail et m’ont proposé de passer une semaine avec eux sur la plus emblématique : la réserve de Cabo Pulmo.
Le départ est prévu pour le lendemain matin. Nous organisons les derniers préparatifs avec James ainsi que le planning sur place. Beaucoup de plongées sont prévues ! James me laisse ensuite avec Karina, la responsable communication de l’ONG. Je passe l’après-midi avec elle pour faire un point et voir ce qui marche, et ce qui pourrait être amélioré. J’ai travaillé en agence de communication et mon but avec The Blue Quest est d’aider au maximum les projets rencontrés. En leur créant des contenus de communication et en les aidant dans leur stratégie.
Cabo Pulmo
James est venu nous récupérer le lendemain matin en compagnie d’Ana, une jeune biologiste marine colombienne en train de faire son master avec Pelagios Kakunja.
Pendant les 3 heures de route, au milieu de paysages magnifiques désertiques et d’une mer de cactus, nous en avons appris plus sur les actions de l’ONG et surtout le programme qui nous attendait sur place. Verdict : on n’était pas là pour bronzer sur la plage ! Les 3 premiers jours allaient être totalement dédiés à la plongée au milieu des requins pour se rendre compte et filmer les différents types de relevés scientifiques sur la zone. Les deux suivants allaient se répartir entre suivre les différentes personnes effectuant les relevés scientifiques depuis la terre pendant la journée et partir à la « pêche au requin » la nuit afin de marquer certains spécimens. Et quand on aurait le temps entre tout ça, interviewer les différentes personnes sur site afin de bien comprendre le travail de l’ONG.
Ça a été une semaine exceptionnelle dans un endroit magnifique ! Je vous invite à lire plus en détail ce que nous avons vu et à en apprendre davantage sur le magnifique travail de Pelagios Kakunja dans l’article dédié à ce projet.
En plus d’être un paradis pour les requins, Cabo Pulmo est un endroit exemplaire en termes de protection marine.
Après une semaine au milieu des requins dans un des endroits les plus beaux que j’ai vus, il est temps de repartir pour La Paz.
Rencontre du second projet
La Paz nous a servi de base pendant une grande partie de notre expédition. Grâce à un contact de Katy, une des chercheuses de Pelagios, nous avons pu trouver un endroit où loger. Nous étions près du Malecon, le front de mer de La Paz. C’était parfait pour le second projet que nous allions rencontrer : Whaleshark Mexico
Comme son nom l’indique, cette ONG est dédiée à la protection des requins baleines
Cette espèce emblématique qu’on surnomme « l’ambassadeur des requins » est très présent dans la baie de La Paz. Celui qu’on surnomme le doux géant est le plus gros poisson du monde. Il peut mesurer plus de 18 mètres et peser 20 tonnes. Sa durée de vie est estimée entre 100 et 150 ans. Ce requin se déplace lentement et ne se nourrit que de plancton, de krill et de micro-organismes. Il est donc complètement inoffensif pour l’Homme, d’où son potentiel touristique.
Nous rencontrons Deni Ramirez, la directrice de Whaleshark Mexico. Pendant quelques jours extraordinaires nous allons la suivre pour voir les requins baleines et comprendre le travail de l’ONG qui s’articule autour de trois piliers : la recherche, la conservation et l’éducation.
Je vous invite à lire l’article dédié à ce projet pour comprendre comment l’ONG aide à la mise en place de mesures concrètes de protection. Et savoir ce que nous avons vu sous l’eau !
Séjour à La Paz
La rencontre avec Whaleshark Mexico est inédite pour nous. C’est la première fois que nous suivons un projet sans « vivre » avec les personnes qui y travaillent. Nous avons suivi Deni et son équipe pendant plusieurs demi-journées éparpillées dans la semaine et nous avions du temps pour parcourir la Baja.
La Paz est une ville exceptionnelle. Berceau de la perle, elle a grossi au point de devenir capitale de l’état. L’ambiance y est très agréable avec différents lieux de vie locaux et sympathiques. Nous avons profité de cette semaine pour revoir plusieurs personnes déjà rencontrées.
Justement un soir, nous sommes invités à boire un verre avec Alfredo Barroso. J’avais plongé avec lui au milieu des requins bouledogues à Cabo Pulmo. C’est un caméraman sous-marin mondialement connu et il a notamment participé aux tournages de documentaires pour la BBC et National Geographic. Il a un cadeau exceptionnel pour nous et cela tombe bien, c’est le soir de mon anniversaire ! Vu son niveau, il filme sous l’eau avec le meilleur équipement possible. Il avait beaucoup filmé lors de nos plongées et nous donne les vidéos. Nous aurons donc des images dignes des plus grands documentaires dans notre production ! Avant de partir, il me dit aussi de lui faire signe quand nous repasserons à La Paz car il a une autre surprise.
Entre temps plusieurs personnes rencontrées à La Paz ou Cabo Pulmo nous ont rejoints pour fêter dignement mon anniversaire. Une belle fête dans plusieurs bars de La Paz dont on se souviendra et qui a donné lieu à un réveil difficile le lendemain… Et c’est justement le jour où nous partions en road trip à travers la Baja !
Road trip en Basse Californie
J’ai passé beaucoup de temps en amont du voyage à tout organiser. Mais nous devions nous adapter au mieux aux plannings des projets. Nous nous sommes donc retrouvés libres pendant une petite semaine.
J’ai beaucoup entendu mon père me parler de ses voyages en Basse Californie lorsqu’il habitait au Mexique. Un endroit l’avait particulièrement marqué : Isla Coronado.
L’idée était donc de partir pour une boucle dans la Baja en passant par là-bas. Le programme est assez simple : remonter de La Paz jusqu’à Mulegé, en passant par Loreto qui est la ville à côté d’Isla Coronado. 5 jours pour un peu moins de 1000 kilomètres à travers la Basse Californie du Sud !
Après une matinée en ressaca (gueule de bois) à négocier la meilleure location de voiture, nous sommes sur le départ. Petite surprise, Jérôme a oublié son permis en France. Je serai donc seul conducteur. On nous a répété plusieurs fois deux conseils : se tenir le plus éloigné possible de la drogue car c’est un vrai problème dans le pays et la loi est très sévère. Cela tombe bien, nous n’en consommons pas mais cela ne nous empêchera pas de vivre quelques contrôles…sympathiques.
Et ne jamais conduire de nuit. Je pensais les gens un peu stressés pour pas grand-chose mais nous allons assez vite comprendre pourquoi !
La Basse Californie est un endroit magnifique. Une très grande partie est désertique avec une mer de cactus. Mais les paysages sont extrêmement variés, aussi bien désertique que verdoyant, aussi bien montagneux que côtier. Personnellement c’est le plus bel endroit que j’ai vu.
Les quelques villes sur la carte, comme La Paz, ressemblent à des relais dans un voyage qui se fait principalement dans la nature sauvage. Une route au milieu d’un environnement sublime avec quasiment aucun signe de vie humaine. Ces « relais » sont très bien gardés. A l’entrée et la sortie de chaque ville se trouvent des points de contrôles tenus par l’armée. Nous passons le premier à la sortie de La Paz sans problème. Après, plus rien d’autre qu’une route magnifique qui s’enfonce dans la Basse Californie. C’est parti pour 400 kilomètres pour rejoindre Loreto !
Loreto
En partant en début d’après-midi, on pensait échapper à la conduite de nuit. Erreur ! La route à travers la Basse Californie est à une voie. Le trajet jusqu’à Ciudad Insurgentes, la moitié du trajet, a été plus long que prévu car une partie est en réparation et la route devient une piste. Dommage pour la voiture de location…
Nous avions pris du retard et nous entamons la deuxième partie avec un soleil déjà déclinant. La longue route droite que nous avons eue jusqu’à là, dans une plaine désertique remplie de cactus, laisse place à une route de montagne. Sans visibilité pour doubler, nous devons rester à l’allure de 30 kilomètres/heure imposée par le véhicule devant nous. La nuit tombe et à cette vitesse, nous sommes encore loin de Loreto.
Avec le recul, je me dis que c’est une bonne chose. Nous avons pris cette route de jour au retour et elle est extrêmement vertigineuse ! Après plusieurs heures à travers la montagne, la route rejoint la côte de la mer de Cortez. De nuit nous ne voyons rien mais le spectacle doit être magnifique.
A quelques kilomètres de Loreto, je comprends d’un coup l’importance de la règle sur la conduite de nuit. A la sortie d’un virage, un troupeau de vaches dort sur la route ! On comprend maintenant les nombreux panneaux que nous avions vus le long de la route.
Loreto est une station balnéaire avec beaucoup de charme. La ville s’est organisée autour d’un centre historique magnifique. C’est un lieu touristique mais très agréable. La baie est splendide, quasiment fermée par plusieurs îles dont Coronado. A tel point que c’est un parc national, comme Cabo Pulmo.
Nous arrivons assez tard dans l’auberge d’Abel. Une superbe hacienda reconvertie en hôtel. Toutes les chambres donnent sur une pièce centrale immense. Nous sommes à première vue hors période de vacance et nous sommes les seuls résidents. Abel est là pour nous accueillir et nous invite à partager son repas. Une soirée magique où Abel, qui se fait vieux, nous raconte des choses magnifiques sur sa vie et sur la région où il a vécu.
Le lendemain, grosse déception. Le vent est très fort et il est impossible de se rendre sur Coronado. On nous conseille de revenir deux jours plus tard quand il y aura peut-être une accalmie. C’est Abel qui nous parle de Mulegé, un village hors du temps construit autour d’une oasis à 150 kilomètres au Nord. Nous lui réservons une nuit pour le retour et nous partons.
Mulegé
Au départ de Loreto nous avons le droit à notre premier contrôle ! Un barrage de l’armée nous arrête. On nous fait sortir de la voiture pour contrôle des papiers et du véhicule. Les militaires sont peu engageants et je refuse de les laisser inspecter la voiture sans être présent. On m’avait raconté quelques histoires de drogue qui « apparait » dans les véhicules aux contrôles ! Après 20 minutes à parlementer, on nous rend nos papiers et nous laisse repartir.
Je me répète mais la route est magnifique ! Entre Loreto et Mulegé se trouve la Bahia de Conception avec de nombreuses plages sorties tout droit d’une carte postale, au milieu des cactus. Nous prenons le temps en s’arrêtant souvent faire des photos et vidéos. La route longe la côte et elle est réputée pour être l’une des plus belles du pays. Si vous vous rendez en Basse Californie, Je vous conseille vraiment d’en faire une étape. Les plages de Santispac et El Requeson à elles seules valent le détour.
La route et les arrêts nous prennent une bonne partie de la journée. Après avoir évité trois troupeaux de vaches, nous arrivons à Mulegé.
L’endroit est complétement hors du temps. C’est une oasis et une embouchure de rivière qui a créé une jungle au milieu du désert rocailleux. Les deux rives du fleuve se font face, à 100 mètres maximum l’un de l’autre. D’un côté des grandes maisons vieillissantes de gringos et de l’autre un village traditionnel. Nous n’en savions rien et nous avions un logement du côté des gringos. L’endroit est magnifique et le coucher de soleil inoubliable. Le fleuve forme une petite vallée luxuriante et la luminosité est exceptionnelle. Mais l’ambiance est particulière. Un ouragan a fait de gros dégâts quelques années auparavant et toutes les maisons de notre côté sont en vente. Le soir, nous traversons la rivière pour aller manger du côté plus local. C’est beaucoup plus vivant mais là aussi on voit qu’il y a eu des dégâts.
Le lendemain nous partons plus profondément dans l’embouchure pour visiter. De nombreux hameaux qui sont maintenant quasiment liés sont perchés des deux côtés du fleuve. Le point culminant est l’ancienne mission de Mulegé qui vaut là aussi le détour. Après avoir fait avaler pas mal de piste à notre voiture de location, nous repartons pour Loreto.
Après des détours pour se perdre au milieu des cactus à la recherche de Playa Los Naranjos et pour filmer un coucher de soleil depuis la montagne, nous arrivons de nouveau chez Abel.
Isla Coronado et retour à La Paz
Le lendemain le vent n’était toujours pas tombé… Mais les personnes qui pouvaient nous amener sur l’île n’avait pas l’air d’avoir envie de laisser passer une activité, surtout en basse saison.
Nous partons donc sur une mer très agitée pour voir la fameuse Isla Coronado !
L’île fait environ 5 kilomètres de large et est dominée par un ancien volcan. C’est une île rocailleuse qui abrite de nombreuses espèces animales et végétales. On y trouve une importante colonie d’otarie sur la partie Nord de l’île et une plage magnifique et abritée au Sud. Suite à de nombreuses pressions de la pêche et du tourisme, cet endroit est maintenant protégé.
Les vagues sont vraiment grosses et j’ai quelques doutes sur la navigation du capitaine qui nous accompagne. Il insiste pour nous montrer de près la colonie d’otarie, à quelques mètres de l’endroit où les vagues se fracassent sur les rochers ! La mer étant trop forte, on se rabat rapidement sur la plage de l’île. Avec Jérôme, on part escalader le volcan. Il faut se rendre à l’évidence, les tongs n’étaient pas la meilleure option !
Nous arrivons quand même assez haut pour voir un paysage impressionnant. Je comprends pourquoi mon père m’avait autant parlé de cet endroit. Du haut du volcan on peut voir les plages protégées à l’eau turquoise d’un côté de l’île et de l’autre, les falaises où vivent les otaries. Un endroit magnifique à visiter il y a 40 ans, ou aujourd’hui, la protection mise en place semble efficace.
Le planning est serré, nous devons être de retour le soir même à La Paz.
Après une demi-journée sur l’île, nous reprenons la route pour rentrer. Nous avons l’occasion de voir le fameux passage montagneux de l’aller à la lumière du jour. C’est simplement sublime. Des précipices et des vallées remplies de cactus. Au soleil couchant, c’est un spectacle magnifique.
La route se passe sans problème à part quelques troupeaux de vaches bien cachés dans les virages. A l’arrivée à La Paz, bien fatigués, c’est là où nous avons droit au contrôle dont on se serait passé !
Nous sommes donc arrêtés par les militaires. Ceux-là semblent moins sympathiques que ceux rencontrés à la sortie de Loreto. Le responsable s’approche de la voiture pour poser son arme nonchalamment sur le bord de la fenêtre. Cela annonce la couleur. Tout en nous demandant toutes les 30 secondes si nous avons de la drogue à bord, la patrouille inspecte la voiture. Ne trouvant rien, le responsable demande à Jérôme à quoi sert sa caméra, si nous avons les autorisations… Una propina (un pourboire) aurait sûrement accéléré les choses mais j’étais trop fatigué par la route pour réfléchir. Toujours avec l’arme sur la portière, on nous demande une dernière fois si nous n’avons rien d’illégal, puis on nous laisse repartir. Ça a été le seul moment déplaisant du voyage. Cela montre bien à mon avis que La Basse Californie n’est pas un endroit dangereux.
La plus belle surprise
Nous sommes revenus à La Paz pour 24 heures, avant de rejoindre le prochain projet. Alfredo, le caméraman sous-marin, avait une surprise pour nous.
Nous le rejoignons le lendemain matin au port pour une sortie qui sera mémorable.
Il nous attend à bord d’une lancha, un bateau à moteur typique de là-bas qui appartient à un de ses amis qui a une entreprise d’éco-tourisme.
Alfredo est né à Cuba. Il a réussi à sortir du pays pour devenir Canadien et vit maintenant à La Paz. Avec nous sur le bateau se trouve un de ses amis qui a eu une trajectoire similaire. Nous partons pour Los Islotes, une petite île très connue dans la baie de la Paz.
Alfredo doit y filmer des bancs de poissons qui s’y rassemblent à cette période de l’année. On s’était mal compris et il pensait que j’avais mon propre matériel de plongée avec moi. Je devais plonger avec lui et son ami et ce n’est donc pas possible. Vu mon niveau de plongée, je suis quand même assez rassuré de finalement faire de l’apnée !
Alfredo part à l’eau en nous disant juste : « aucun danger, faites juste attention aux plus gros qui sont territoriaux ». On s’équipe avec Jérôme et on se jette à l’eau. C’est le début de la plus belle journée que j’ai pu passer dans la mer !
Le bateau est stationné à 50 mètres de l’île. Le fond n’est pas visible mais on distingue des formes furtives qui se déplacent autour de nous à grande vitesse. Une fois plus près du bord, le spectacle prend tout son sens : des dizaines de jeunes otaries nous tournent autour !
C’est un spectacle unique, les otaries « volent » dans l’eau. Elles viennent mordiller les palmes et l’appareil photo, ce qui nous a permis de faire des images magnifiques. A certains moments des spécimens plus gros se mettent à l’eau. Nous ne sommes pas accompagnés et la prudence nous fait reculer. Nous apprendrons plus tard que c’était une bonne idée !
Los Islotes mesure environ 200 mètres de long pour 10 de large. Nous passons la journée à l’eau sans se lasser une seconde. Alfredo nous a vraiment fait un cadeau unique et j’espère avoir l’occasion de revivre une telle journée dans ma vie.
Alfredo
La journée était magique. Les otaries sont un des symboles de La Paz et je comprends pourquoi.
Alfredo une personne comme on en rencontre peu au cours d’une vie. Un amoureux de l’Océan, avec une gentillesse et une joie de vivre communicative. Passer du temps avec lui à écouter ses histoires extraordinaires n’a pas de prix.
Même s’il ne fait partie d’aucun projet que nous sommes venus rencontrer, je veux l’interviewer.
C’est un moment précieux. Il nous raconte sa passion pour la mer et comment il s’est battu pour arriver là. Les choses magiques qu’il a pu voir et faire grâce à cette passion.
Cependant, il a vu trop de choses disparaitre de nos océans.
Témoin depuis plus de 10 ans de la dégradation des océans à l’échelle mondiale et d’une absence de réponse globale, il apparait résigné. Sa joie de vivre communicative cache un pessimisme profond sur le futur des océans.
Après une telle journée et avec les choses magnifiques que j’ai vu jusqu’ici lors de mon voyage, je n’étais pas prêt pour ce retour à la réalité.
Le cœur lourd, nous prenons la route pour Cabo San Lucas où nous sommes attendus le lendemain.
Rencontre du troisième projet
C’est l’une des destinations les plus touristiques du Mexique, une succession d’hôtels et de centres commerciaux taillée pour le tourisme de masse.
Je suis venu rencontrer Regina Domingo, guide chez Pelagic Safari. C’est une plateforme d’écotourisme proposant des sorties en mer à la journée au large de Cabo San Lucas.
Je retrouve ici les principes fondamentaux de l’écotourisme déjà entrevus au cours de mon voyage : –
- La sensibilisation des participants à la conservation marine et à la protection des espèces observées.
- La mise en place de règles strictes afin de minimiser l’impact sur l’écosystème au cours de la journée.
- Et la collecte de différentes données qui seront mises à disposition d’ONG et projets scientifiques dans le cadre de la science participative.
La journée est extrêmement intéressante. L’éco-tourisme bien fait est primordiale dans une destination aussi touristique que Cabo San Lucas. Nous avons même la chance de croiser une baleine à bosse sous l’eau ! Pour en savoir plus sur cette belle journée, je vous invite à lire l’article correspondant.
Le soir en rentrant au port, Regina nous donne rendez-vous le lendemain pour la suivre sur une autre de ses activités.
Dernier projet et départ pour l’inconnu
Si je suis venu rencontrer Regina ici, c’est avant tout pour le combat qu’elle mène en parallèle de son travail de guide.
Nous la retrouvons chez elle le lendemain matin pour l’interviewer.
Elle est mondialement connue en tant qu’activiste dans le milieu de la protection marine. En 2014, elle a fondé le Nakawe Project, une ONG lanceuse d’alerte qui s’est rapidement fait un nom par la diversité de ses approches : Actions coup-de-poing, documentaires chocs, études scientifiques, lobbying ; le tout largement relayé via les réseaux sociaux pour sensibiliser le plus grand nombre.
Elle m’explique tout cela rapidement car nous devons partir pour une expédition.
Le Nakawe Project travaille également directement sur le terrain auprès des communautés de pêcheurs. En leur proposant des moyens de diversifier leurs sources de revenus, notamment via l’écotourisme, l’ONG tente de réduire leur dépendance financière à la pêche. Et justement, l’ONG souhaite développer ses propres activités d’écotourisme afin d’apporter des solutions locales.
Regina est sur le point de partir pour Bahia Magdalena avec des membres de l’ONG et nous propose de les accompagner.
Nous partons donc de chez elle avec une équipe géniale : Jay le fondateur d’un des clubs de plongées les plus écologiques de Cabo San Lucas, David le co-fondateur du Nakawe Project et instructeur de plongée à La Paz, Kristy qui est devenue amie avec Regina à force de participer à ses sorties en mer, Jeff qui est divemaster sur des croisières plongées requins aux Bahamas et Stefano, champion chilien de kitesurf.
On se dirige vers Puerto San Carlos, une communauté de pêcheurs nichée face à l’océan Pacifique, en dehors de tout sentier touristique.
Le but de l’expédition est de partir au large sur une petite embarcation avec un pêcheur local et tenter de voir les marlins en se mettant à l’eau. Nous sommes totalement hors de tout sentier touristique.
Le marlin rayé, que nous allons voir, ressemble à un espadon. Il pèse entre 40 et 150 kilos et certains spécimens mesurent jusqu’à 4 mètres !
Chaque année la migration de centaines de marlins rayés passent par Bahia Magdalena.
Notre but est de faire le plus de photos et vidéos sur ces animaux pour sensibiliser à la protection de l’espèce qui est en voie de disparition et pourtant beaucoup pêchée.
Mais aussi voir le potentiel pour la mise en place d’une activité touristique autour de la migration des marlins. L’idée est toujours la même, qu’un spécimen vivant rapporte bien plus qu’un spécimen mort.
Nous avons pu voir des marlins et des otaries en pleine chasse à 10 miles des côtes, dans le Pacifique. Pour en savoir plus sur le combat du Nakawe et cette journée hors du commun, je vous invite à lire l’article dédié.
Dernier retour à La Paz
Après avoir vécu un moment inoubliable avec cette équipe improbable, nous repartons pour La Paz.
C’est la fin de l’expédition qui était prévue mais il reste quelques surprises !
L’expédition n’est justement pas passée inaperçue. Je suis invité par le professeur José Leonardo Castillo-Geniz à Ensenada.
Chercheur reconnu pour ses travaux sur les requins, il est professeur de biologie marine à l’université autonome de Basse Californie.
Il m’a demandé de donner une conférence à ses élèves, afin de présenter les différentes approches de la conservation marine croisées au cours de mes voyages.
Notre départ pour Ensenada est prévu pour le lendemain matin. Il nous reste une dernière soirée à La Paz. Abel, que j’ai rencontré chez Pelagios Kakunja, me contacte. Nous avions essayé d’aller marquer les requins lors de mon passage à Cabo Pulmo mais c’était un échec. L’ONG refait une sortie de nuit dans la baie de La Paz cette fois car de nombreux individus ont été observés.
Je pars donc le soir en mer avec Abel, deux autres chercheurs et un pêcheur sur un embarcation encore plus petite que celle de la dernière fois.
Le coucher de soleil est magnifique. Nous passons une grande partie de la nuit à essayer d’attraper des requins pour les marquer mais là encore, nous n’avons pas de chance. Je n’aurai donc pas la chance de voir un marquage de mes propres yeux… mais le temps partagé une dernière fois avec l’équipe dans ce cadre est le plus beau cadeau de départ.
Ensenada
Nous partons donc le lendemain, après une nuit blanche, pour Ensenada. Nous retrouvons Leonardo qui est une personne extraordinaire. Il a dédié sa vie à faire avancer la recherche sur les requins et sur la gestion des pêches. Il nous invite à un repas très sympathique.
J’étais en contact avec Leonardo avant de partir. C’est grâce à lui que nous avons pu rencontrer les différents projets. Je suis content de lui rendre la pareil en donnant une conférence à ses élèves le lendemain.
C’est excessivement inspirant de partager le travail des personnes rencontrées avec ceux qui demain prendront leur relève.
Après la conférence, Leonardo nous montre le port d’Ensenada et nous fait gouter quelques spécialités. Je lui dois beaucoup pour l’organisation de cette expédition et pour sa gentillesse.
C’est aussi le dernier jour pour Jérôme. Son avion part le lendemain matin de Tijuana. Nous n’avons pas le temps de visiter Ensenada et nous partons en bus. La route au Nord de la Basse Californie est elle aussi magnifique, décidément !
Je dis au revoir à Jérôme qui ne semble pas très motivé à l’idée de rentrer en France. Il me reste une dernière étape, et pas des moindres !
Rêve de gosse
J’ai réussi à avoir la dernière place sur une expédition d’écotourisme qui part pour Isla Guadalupe voir les grands requins blancs ! Je rêve de voir cet animal de mes yeux depuis que je tout petit.
De retour à Ensenada, j’ai une après-midi pour parcourir la ville. C’est une grande ville de l’état de Basse Californie du Nord. Le sentiment de sécurité n’est pas le même que dans le Sud. J’ai quand même l’occasion de rencontrer un marchand d’art qui avait des peintures magnifiques et m’en a cédé une à un prix raisonnable
Je rejoins le bateau le lendemain, the Islander. Il fait une vingtaine de mètres de long et on voit les cages sur le pont arrière. Je suis le premier arrivé, les autres venant en bus depuis San Diego. J’en profite pour rencontrer l’équipage dont Jimi Partington. C’est lui le responsable des plongées en cage avec les requins et c’est aussi une référence sur le sujet. Il est mondialement connu pour avoir participé plusieurs fois à Shark Week, un programme phare sur les requins aux Etats-Unis. L’équipage compte 7 personnes dont Jimi , Mike le cuisinier, le capitaine, et des matelots.
L’expédition dure 5 jours et nous allons en passer 3 ancrés dans une baie de l’île de Guadalupe. Les cages seront mises à l’eau et il sera possible d’y passer autant de temps que souhaité, de 8h du matin à 6 heures du soir. Je suis comme un gamin !
Le reste des participants arrivent, ils sont une dizaine, le bateau lève l’ancre. Nous partons pour Isla Guadalupe, un rocher volcanique inhospitalier perdu dans le Pacifique à 300 km des côtes mexicaines. C’est une réserve naturelle et une des rares zone de migration connue des grands requins blancs. Il y a plus de 20 heures de bateau pour rejoindre l’île. C’est parfait pour moi, je suis complétement lessivé par ce mois de reportages enchainés.
La mer est très agitée. Quelques jours avant, le capitaine avait hésité à partir. C’est à cette période de l’année qu’on peut voir les plus gros requins mais c’est aussi le début de la période des tempêtes. Nous sommes libres de nous occuper comme nous le voulons. Je fais quelques vidéos de la mer et des vagues qui bousculent le bateau. Je rejoins ensuite le capitaine dans son poste de passerelle. Il fait ça depuis plus de 20 ans et j’ai passé plusieurs heures à parler avec lui. C’est très intéressant d’avoir son avis sur plein de sujets, dont la sauvegarde de l’endroit où nous allons. Depuis la vigie les vagues ont l’air vraiment énorme. Un membre d’équipage vient le prévenir qu’une bonne partie des touristes est déjà en train de vomir.
La nuit tombe, c’est un sentiment particulier d’être balloté dans tous les sens sur un bateau pas si gros en plein dans le Pacifique, avec pour seule lumière celle du bateau. Mais je suis trop fatigué, je vais dormir sans trop de problème.
Les Grands requins blancs
Je suis réveillé le lendemain par Jimi qui tape à ma porte. J’ai trop dormi et tout le monde commençait à s’inquiéter !
Je sors sur le pont pour le briefing et je découvre ce qui sera notre paysage pendant 3 jours. L’île de Guadalupe a une apparence vraiment inhospitalière. Un gros rocher volcanique avec peu de végétation. C’est un territoire militaire, il est strictement interdit de mettre pied à terre. Le bateau se trouve dans une baie au Nord de l’île. Nous sommes encerclés par des falaises impressionnantes, on dirait l’île de King Kong !
Mike, qui est un cuisinier hors pair, avait préparé le petit déjeuner. C’est tellement agréable de n’avoir à penser à rien après un mois à courir partout. Jimi nous fait un briefing. Les deux cages sont à l’eau à l’arrière du bateau.
Deux groupes de 8 sont créés, 4 personnes par cage maximum. Un groupe dans les cages et un autre sur le bateau, avec rotation toutes les heures.
Je suis dans le premier groupe, je m’habille et mets le lest qui me permettra de rester au fond de la cage. Je suis aussi le premier à aller à l’eau. Je m’avance au-dessus de la cage, Jimi me tend le narguilé qui me permettra de respirer et me donne le dernier conseil : ne pas laisser trainer un bras ou une jambe hors de la cage !
Je me glisse dans la cage et la première chose que je remarque sont les espaces énormes entre les barreaux ! Effectivement on peut rapidement se retrouver avec des membres hors de la cage et vu ce que nous sommes censés voir, ce n’est pas la meilleure idée !
3 autres participants me rejoignent. Nous passons une heure dans l’eau, qui est très froide comparée à ce que j’ai vu pendant un mois. Une heure à scruter le bleu des eaux de Guadalupe. L’équipage utilisent des têtes de thons attachées à des cordes pour attirer les requins à l’odeur. L’endroit est une réserve protégée, les règles sont très strictes. Il est interdit de nourrir les requins.
Au bout d’une heure, il faut laisser la place et nous n’avons rien vu… Je remonte un peu déçu. Jimi m’explique que c’est pour lui la meilleure période de l’année. Il y a moins de requins mais il y a les plus gros spécimens, des fois de plus de 6 mètres !
Après une heure, je me remets à l’eau. De nombreux thons bleus d’1,5 mètres nagent autour de la cage. Nous scrutons le bleu. Au bout de 10 minutes je le vois, le grand requin blanc !
Il a l’air énorme à côté des thons. Il nage près de la surface et s’approche doucement. Les rayons du soleil se reflètent sur son dos. C’est un animal majestueux et je suis tellement heureux d’avoir la chance d’en voir un ! Il est sorti furtivement du bleu pour venir voir la cage. Il passe tout près, lentement. C’est un moment magique !
A partir de ce moment-là, la fête ne s’est plus arrêtée ! Des dizaines de requins sont venus près des cages pendant les 3 jours que nous avons passé là-bas, des fois plus de 4 requins d’un coup ! Je ne m’en suis pas lassé une seconde. Le principe des rotations voulait qu’on laisse sa place dans la cage après une heure. Mais si des personnes de la rotation suivante ne souhaitaient pas y retourner, on pouvait rester.
J’ai passé 3 jours inoubliables. Les touristes présents étaient très sympathiques et venaient d’horizon différents. Certains étaient là pour le frisson, d’autres en étaient déjà à leur troisième expédition. Lors des rotations hors cage, on pouvait observer les requins depuis la surface, ils avaient l’air encore plus gros !
Je recommande cette expérience à tout le monde tant elle est magique. Cette activité contribue aussi à la recherche sur cette espèce emblématique mais menacée, en collectant de nombreuses données sur les requins que nous voyons. Ces données seront ensuite mises à disposition de différents organismes scientifiques.
Nous avons aussi été beaucoup renseignés et sensibiliser sur ce magnifique animal et sa protection, dont 75% de l’espèce a déjà disparue…
Au détour d’une plongée, j’ai même la chance de voir Lucy, un requin blanc géant mondialement connu.
Après 3 jours, le bateau lève l’ancre et repart pour Ensenada.
C’est la fin du voyage pour moi. Après un passage épique de la frontière américaine à Tijuana pour prendre mon vol retour, je rentre en France avec des souvenirs magnifiques et de belles histoires à raconter.
Verdict
Cousteau avait raison. La Basse Californie est bien l’aquarium du monde.
Pour en préserver sa magie de manière durable, la recherche scientifique est primordiale. Les travaux concrets de projets comme Pelagios Kakunja permettent la mise en place de mesure efficaces.
Le développement d’un tourisme responsable est tout aussi important. L’écotourisme autour des espèces marines attire plus de 900 000 touristes et représente plus de 500 millions de dollars de revenus chaque année dans le Sud de la Basse Californie.
L’approche des ONG comme Whaleshark Mexico est nécessaire pour réguler cette transition vers une forme de tourisme respectueuse et bénéfique pour son environnement. L’écotourisme permet aussi aux populations de pêcheurs d’avoir une source de revenu alternative, limitant ainsi la surpêche.
Ces solutions fonctionnent vraiment lorsque tout le monde travaille ensemble. Lorsque le gouvernement, les scientifiques, les ONG et les populations locales vont dans la même direction.
Ces solutions fonctionnent vraiment lorsque tout le monde travaille ensemble. Lorsque le gouvernement, les scientifiques, les ONG et les populations locales vont dans la même direction.
Cette coopération permet la création de sanctuaires comme Cabo Pulmo, où la vie marine retrouve sa splendeur d’antan.
Face aux problèmes globaux qui affectent nos océans, c’est dans les solutions locales que ces héros du quotidien trouvent un sens à leur lutte.
PS : Dans un souci narratif, nous avons positionné l’expédition avec les requins blancs au début du documentaire, mais elle a bien eu lieu à la fin car elle ne faisait pas partie des projets que nous étions venus visiter et que l’opportunité s’est présentée après.